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Témoignages

L’accompagnée me rappelle ma belle-mère!

Une femme peut en cacher une autre

femmecacheuneautreÊtre accompagnatrice ou visiteuse (lisez emmerdeuse)?

Une assistante sociale contacte Entrelacs afin de demander un accompagnement pour Mme M. Elle nous informe qu’il s’agit d’une personne plutôt agressive, hospitalisée suite à une opération due à un cancer. Lors d’une opération précédente Mme M. a déjà été accompagnée et la personne en question la visite encore régulièrement, mais depuis quelque temps contre le désir de Mme M. qui ne semble pas en tirer un bénéfice. Mme M. – me dit l’assistante sociale – veut bien essayer encore une fois…Lire la suite »L’accompagnée me rappelle ma belle-mère!

Un accompagnement qui commence mal…

Rose la princesse

roseprincesseEn cours de formation chez Entrelacs, lors d’un séminaire en juin, la formatrice nous fit part d’une demande d’accompagnement pour une dame âgée, hongroise, qui était très isolée, car elle avait fait le tri autour d’elle. Elle demanda si l’une d’entre nous était intéressée par cet accompagnement.

Ni une ni deux, le lieu géographique me convenant, je me suis dit que cet accompagnement était pour moi et qu’il fallait rapidement mettre en pratique ce que nous avions appris depuis le début de la formation. J’ai contacté l’infirmière de Rose et nous avons fixé un rendez-vous. Elle m’accompagnerait chez cette dame pour la première rencontre.Lire la suite »Un accompagnement qui commence mal…

Larguée sur l’autoroute de la vie

La vieille maman qui se sentait larguée

mamanlargueeCela se passait dans une clinique de convalescence. J’ai été alertée par une aidesoignante : une patiente refusait de venir à table pour le repas de midi et injuriait les hôtelières qui insistaient.

Je suis allée m’asseoir près de cette dame qui était alors complètement hors d’elle. Je l’ai aidée à mettre des mots sur ce qui se passait en elle. J’ai écouté toute son histoire et je me suis sentie très touchée par cette femme : elle avait quatre-vingt-sept ans, sa fille la faisait transférer dans une maison de retraite l’après-midi même et ne l’avait prévenue que par un appel téléphonique le matin. De sa famille, personne ne venait l’accompagner. Je l’ai aidée à mettre des mots sur sa souffrance, je l’ai invitée à se lâcher dans ses accusations : elle se sentait larguée comme un paquet que l’on prend et que l’on jette n’importe où, parce qu’il ne sert plus. Lire la suite »Larguée sur l’autoroute de la vie

L’accompagnement d’une petite fille malade

Voyageur immobile

voyageurimmobile1Je veux écrire quelque chose… une trace de ton passage.
Quand je t’ai rencontrée, tu venais d’avoir 9 ans.
Cela faisait déjà trois ans que tu étais malade, ou que tu avais été malade. Que la maladie s’était déclarée.
Une maladie bizarre, une maladie inconnue. Les médecins la disent « orpheline ».
Est-ce si terrible une maladie ayant perdu ses parents ?
En tout cas, elle t’avait volé tes muscles et avec eux ton insouciance d’enfant qui saute dans les flaques d’eau les jours de pluie.
Mais peut-être que tu n’as jamais aimé les flaques… même avant?
Peut-être que tu n’as jamais été insouciante ?
As-tu été un jour une enfant ?Lire la suite »L’accompagnement d’une petite fille malade

Réfléxions d’une infirmière en soins palliatifs

Les regrets des mourants

J’ai travaillé de nombreuses années dans les soins palliatifs. Mes patients, rentrés chez eux pour mourir, recevaient des soins à domicile. Nous partagions d’incroyables et précieux instants. J’étais avec eux pour les dernières trois à douze semaines de leur vie.

Les gens font de grands progrès lorsqu’ils se trouvent face à leur propre mortalité. J’ai appris à ne jamais sous-estimer la capacité de quelqu’un à évoluer. Certains changements étaient phénoménaux. Chacun a vécu une variété d’émotions, le déni, la peur, la colère, le remord, plus de déni et en fin de compte l’acceptation. Cependant, chaque patient trouva la paix avant de s’en aller, chacun d’eux.

Lorsque questionnés sur les possibles regrets qu’ils pourraient avoir ou sur ce qu’ils auraient fait différemment, des thèmes similaires firent surface à répétition. Voici les cinq plus fréquents : Lire la suite »Réfléxions d’une infirmière en soins palliatifs

Les malades ayant « perdu la tête » sont très sensibles

L’arroseuse arrosée

arroseuseC’est l’infirmière à domicile de Johanna qui a pris contact en son temps avec Entrelacs. Elle souhaitait qu’une bénévole accompagne la vieille dame de 82 ans pour des promenades ou des moments récréatifs au salon de thé du village. Moi, je venais de terminer ma formation Grand Cycle et Johanna habitait dans ma région. J’ai donc accepté cet accompagnement avec grand plaisir. Cela fait aujourd’hui sept ( !) ans de cela et je dois avouer que pas une seule fois je ne suis sortie avec Johanna… A chaque proposition, elle préférait rester chez elle, car m’affirmait-t-elle : « Je sors déjà beaucoup. » Mais en réalité mon accompagnée ne « sort » plus que dans sa tête, car elle a perdu la mémoire récente, et ne se souvient donc pas de ce qu’elle a fait quelques minutes auparavant.Lire la suite »Les malades ayant « perdu la tête » sont très sensibles

Rester vivante jusqu’à la fin

Quand la faiblesse devient légèreté

Ce cancer qui s’est installé pour ne plus partir me fait traverser des contrées inconnues.

La dernière en date a été celle de la faiblesse, que le jargon quotidien ou médical nomme fatigue.

Faiblesse physique, chaque mouvement me paraissant être au-dessus de mes forces, faiblesse psychique, envie de rien, mais vraiment de rien, faiblesse spirituelle : je n’étais qu’une petite chose affalée dans un fauteuil, sans autre but sur terre que de passer la journée, en attendant la fin comme une délivrance. Ce jeudi-là néanmoins, je me préparais à aller à la permanence de mon association d’aide aux personnes atteintes du cancer, ayant déjà expérimenté à plusieurs reprises que ma responsabilité dans l’association, mon émerveillement devant ces personnes si vraies dans leurs souffrances, tout ça m’avait déjà revigorée, amenée à un état de bonne santé.Lire la suite »Rester vivante jusqu’à la fin