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Vieillesse : Calamité ou sagesse ?

La vieillesse est-elle le sommet de l’existence ? Ce n’est pas ce qui est véhiculé dans notre monde actuel. Et si nous développions un autre regard sur la vieillesse ? Il est profitable autant pour ceux qui sont concernés que pour chacun ayant des proches âgés. 

A la sortie de l’activité professionnelle, beaucoup de retraités sont assaillis par le sentiment d’inutilité, de la perte du statut social, donc de sa valeur. Ne restent que les souvenirs de ce qu’ils ont été, ce qu’ils ont fait. Ils se sentent des rebus de la société.

Bien sûr, notre société bien-pensante s’est donnée la tâche d’occuper les retraités, de leur offrir des divertissements, des activités, voire des formations pour bien remplir leur temps. Mais elle a aussi compris qu’on peut, par les voyages organisés, faire de l’argent avec l’épargne des retraités, accumulée durant des décennies. Regardez qui remplit les croisières ! S’occuper, c’est possible un certain temps, tant que la santé le permet.

Puis, inéluctablement, arrivent les diminutions physiques et psychiques et la peur de devenir dépendant. Si la personne âgée peut persister dans le déni, l’entourage, lui, constate la déchéance physique et souvent aussi cognitive. S’occuper devient difficile, ce qui n’est pas fait pour adoucir le caractère : L’amertume déborde en critique de tout et de tout le monde, le nouveau passe-temps des vieux pour se sentir exister.

Quand survient le diagnostic sombre d’une maladie grave, la médecine va s’employer à lutter contre la déchéance, mais, en fait, souvent la fait durer. Dans sa lutte contre la mort notre société a atteint le comble de l’absurde. A quoi s’accroche-t-on ?

Or, la vieillesse n’est pas cela. 

3 temps divisent la vie humaine : 1) recevoir (enfance et adolescence), 2) faire (adulte), 3) donner (vieillesse). Ainsi la retraite est le temps de donner, d’être au service de quelque chose de plus grand que soi, du don de soi. Avec un corps encore en bonne santé, au lieu de s’occuper, il s’agit de servir. Servir la vie en aidant de la manière qui nous plaît, qui nous convient : les enfants, les pauvres, les malades, les animaux, les migrants, les végétaux, les plus âgés etc. Il y a forcément une forme de vie qui nous touche, à qui nous pouvons donner de notre temps, de notre énergie et notre amour.

Puis, quand vient la dépendance, nous pouvons encore servir par notre expérience, par nos messages, nos transmissions, par nos prières, voire le don de nos biens.

Et quand arrive la dernière étape, nous pouvons encore servir par notre adhésion à ce qui est. Nous devenons des exemples d’acceptation, de sérénité qui surpassent la souffrance. C’est de cette vieillesse-là dont notre monde a besoin ! Et c’est à cette vieillesse-là que j’aspire.