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L’amour est plus fort que la peur !

Des mains qui se joignent. Ce genre d’image appartient elle dorénavant à un passé révolu à jamais ?

La distanciation sociale, les masques et surtout la peur sont venus à bout de cette proximité affective dont l’humain, cet être relationnel, a tellement besoin.

Afin de protéger nos aînés, on leur a imposé l’isolement. Or, nous savons bien que, lorsque le lien aux autres et leur contact vient à manquer, le système immunitaire se fragilise, rendant la personne isolée bien plus vulnérable aux infections. La motivation de vivre disparaît et s’installe alors le phénomène bien connu de « glissement ». La personne se laisse aller, se laisse glisser vers la mort. Combien de morts sont imputables à ce phénomène, la vie ayant perdu tout son sens ?

Je refuse des soins empêchant d’être présent auprès d’une personne malade ou en fin de vie, de tenir sa main, d’éponger la sueur de son front, de parler tout près de son oreille pour être entendue. Car qu’est-ce qui est important lorsqu’on se sent fragile et intérieurement tout petit, sinon la présence d’une main rassurante qui dit : Je suis là. Tout ira bien.

Je suis heureuse que nous ayons pu maintenir le lien avec nos bénéficiaires durant toute la crise en 2020. Un lien de cœur, un lien par la présence ou par téléphone quand c’était la seule possibilité. Et si la personne accompagnée le souhaitait ou en avait besoin, en donnant même le bras et la main.

J’ai été touchée et impressionnée par une amie qui a rendu visite à sa grand-mère en EMS. Elle est montée à sa chambre, a fermé la porte à clé, a ôté le masque – car la grand-maman ne l’aurait pas reconnue – et s’est glissée dans son lit pour la tenir dans ses bras pendant un long moment. Quel est le prix d’un tel soin de tendresse?

On situe le début de l’humanité par le début de rites funéraires, c’est-à-dire le début du lien affectif par l’hommage aux morts. Notre civilisation signe l’arrêt de mort de l’humanité en empêchant d’accompagner nos mourants et d’honorer dignement nos morts.

« Ceux qui abandonnent une liberté essentielle pour acheter un peu de sécurité temporaire ne méritent ni liberté, ni sécurité. »                                                                Benjamin Franklin

Ne renonçons pas à la liberté d’aimer, d’être vraiment présent, corps et âme et d’honorer ceux qui nous ont précédés. L’amour est plus fort que la peur ! A la fin, rien ne compte sauf l’amour !