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Mon fils est parti tragiquement d’un accident de moto

Question du 25 juillet 2022

Mon fils est parti tragiquement d’un accident de moto le 12 juin 2022. Je n’ai pas pu le voir une dernière fois. Je suis sous choc et traumatisée.  La cérémonie était belle avec Corinne, la dame laïque. Mais j’ai oublié, je n’y crois pas. Comment faire mon deuil et accepter son décès.

Réponse de Lydia

Oh, que je peux comprendre votre refus d’accepter! Vous n’avez pas pu le revoir une dernière fois, vous n’avez donc pas pu lui dire adieu, ce besoin si humain de maintenir la relation et de vous assurer par les sens (vue, toucher, odorat…) que l’inacceptable est vraiment vrai: la mort s’est intercalée dans votre relation. Mais lui parler encore une dernière fois vousaurait permis de laisser s’exprimer votre cœur.

Vous êtes encore très loin de l’acceptation. Oubliez ce mot pour le moment, car la première étape s’appelle d’abord admettre cette réalité si difficile. Voir le corps sert à ça. Tant qu’on ne l’a pas vu, comment le croire? Qui me dit que l’être aimé est vraiment dans ce cercueil? Donc cela me paraît tout à fait normal de ne pas y croire à cette mort. Une part de vous attend encore votre fils, attend qu’il  apparaisse  à nouveau.

Toute annonce d’une mort abrupte est une violence dont l’humain a besoin de se protéger par la réaction du choc, cette sorte de dissociation entre corps et esprit, où le temps s’arrête, le psychisme se bloque, arrêt sur image. On devient une sorte de robot, un zombie qui continue pourtant à fonctionner, mais le cœur n’y est plus. Dans cet état vous n’avez même pas vraiment accès aux émotions, car tout est comme gelé, figé, vide. Il s’agira de faire peu à peu face à votre émotionnel, à votre colère, voire votre rage. Crier, hurler votre douleur serait le plus adéquat pour sortir de cette insensibilité ou anesthésie émotionnelle, cette protection contre la douleur trop intense, mais qui vous maintient dans un no mans land  désertique et inhumain. Il sera aussi important de sortir du déni de la réalité de sa mort. Apprivoiser cette réalité peut se faire en allant par ex. voir sa moto, le lieu de l’accident ou en lisant le rapport de la police, connaître de plus en plus les circonstances de sa mort.