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La mort de mon père a été quelque chose que je n’ai pas digérée

Mon amie D. vient juste de m’écrire ceci: « La mort de mon père, je crois, a été quelque chose que je n’ai pas digérée. Parce qu’il est parti alors que je n’avais pas réglé mes comptes avec lui (et que j’aurais voulu hurler à l’enterrement qu’il était pas être fabuleux qu’il fallait dire qu’il était parce que c’est ça qu’on doit dire à un enterrement), mais aussi parce que la mort, le fait qu’elle peut nous arriver à nous, est entrée dans ma vie. » Cette mort à eu lieu il y a de l’ordre de 7 ans : un « accident » (avec après suspicion de suicide) : mort noyé dans un lac où il se baignait tous les jours, et plusieurs jours de recherche du corps pendants lesquels ils se sont demandé si il avait « disparu » ou s’il était mort… Mon amie avait à peu près 30 ans à cette époque, et depuis cette date, elle a « décompensé ». Elle est de nouveau dans une période où elle pense au suicide. Que crois-tu qu’il soit possible de faire ?

Lydia répond:

Si elle n’a pas pu ou su régler sa discorde avec son père tant qu’il était en vie, alors il faut le faire après. Ce n’est jamais trop tard. Qu’elle se trouve un/e thérapeute pour pouvoir sortir sa haine et crier sa colère. Les morts violentes suscitent souvent beaucoup de colère. Après il faudrait qu’elle aille visiter le monde de son père pour comprendre pourquoi il était devenu celui qui lui a fait mal. Il ne faut pas qu’elle se punisse mais respecte sa douleur et l’exprime. Elle l’étouffe. Cette mort qui est arrivé dans sa vie contient au moins le bénéfice de la mettre au pied du mur pour qu’elle bouge. La mort nous rappelle qu’on n’a pas tout le temps. Au fond ton amie souffre d’une histoire d’amour ratée avec son père. Au fond elle sait qu’une autre relation aurait dû exister et ce manque lui fait mal. C’est là sa véritable souffrance. En fin de compte c’est mieux qu’elle n’ait pas provoqué de scandale à l’enterrement, car ça n’aurait fait que de nouveaux blessés. C’est aussi pour cela qu’il vaut mieux se mettre en paix avant la mort de quelqu’un, car ainsi on peux facilement dire les choses positives.