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Il me manque à en crever

Question du 1er décembre 2021

J’aime lire apprendre . Cela m a aussi beaucoup aidé dans le combat jusqu’à la fin

Je vais lire votre livre.

Je vous remercie tellement de avoir pris le temps de me répondre.

C est si dur d’y croire si dur de pas le voir l entendre parler avec lui en vrai le sentir… si dur de faire avec ce qui reste.. j espère que oui alors il était prêt et bien. L’on ne voyait plus sa paralysie faciale. Il semblait encore communiquer avec sa paupière droite … même si pas d autres échange verbal. Il fallait que je le laisse partir mais je suis partie beaucoup aussi avec lui

On était si liés même si l on l est encore

Il me manque à en crever.

J’ai vu chaque jour chaque mois chaque semaine heure seconde jusqu’à la fin je n’arrêté pas de penser à ces deux années de lutte tous les soins, les larmes les rires les nuits et jours à l hôpital, les examens l espoir le désespoir  ma vie la mort. On me demande si ça va, ca m enerve ça n ira plus

On me propose ci ou ca mais moi tout ce que je veux c est lui. Ce serait égoïstement qu’il soit encore là que je sois encore son proche aidant que je doive faire ces soins qui n ont jamais été un fardeau mais égoïstement car Ely ne méritait pas de vivre ainsi.

Réponse de Lydia

L’épreuve du deuil qui vous attend, c’est-à-dire la traversée des émotions, est une épreuve forte, mais qui va vous transformer et aussi faire évoluer. Vous avez consacré le plus clair de votre temps les derniers mois à votre fils et vous êtes allée au bout avec lui. Votre vie était pleine de ce service à votre malade, le vide va être d’autant plus grand. Après le décès il y a beaucoup d’administratif qui peut faire du remplissage, mais l’épreuve de l’absence est certainement la plus douloureuse.

Faites un bilan de ces mois et années passés avec la maladie. Qu’avez-vous appris ? Quelles étaient les difficultés, les bonheurs ? Accompagner un mourant transforme notre perception de la vie, nos valeurs. Avec un peu du recul vous allez voir combien cette expérience vous a transformée et rendue plus mature. Vous aurez peu à peu à vous retrouver, votre identité sans lui, intégrer en vous ce que cet enfant vous a apporté de son vivant.

Si vous êtes dans de trop grandes souffrances, faites-vous aider. C’est important d’être soutenue dans les temps de crise déstructurante comme le deuil.

Un livre qui peut être aidant : Christophe Fauré, Vivre  le deuil au jour le jour