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Hypoxyphilie – accident ou suicide ?

Question du 20 juin 2019

Mon compagnon est décédé il y a 3 ans et demi d’un « accident » … Bien sûr, au fond, ce ne change pas l’essentiel, mais la question ne me laisse pas en paix, j’imagine que mon esprit lutte pour une question de gestion de la culpabilité … Etant donné qu’il a pris un risque (plus ou moins conscient) et mis sa vie en danger, est-ce plus proche d’un suicide (une sorte d’ « intention ») ou d’un accident (« fatalité ») ?

(Wiktionnaire: Hypoxyphilie ou asphyxie volontaire = Pratique sexuelle consistant à s’asphyxier, ou à asphyxier son partenaire, pour en tirer un plaisir sexuel )

Réponse de Lydia

Je vous remercie pour votre message courageux pour avoir enfin le cœur net après tant d’années de deuil.
De quoi vous vous sentez coupable? Il a pratiqué ce jeu risqué en solitaire ou aussi avec vous? S’il l’a pratiqué seul, il devait savoir que c’était risqué, n’ayant aucun garde-fou pour le sauver. Cela me fait penser à d’autres jeux risqués comme la pratique de sports dangereux, la drogue, avec l’overdose, qui est aussi une recherche de jouissance . En psychologie nous utilisons un terme, l’ordalie, qui était à l’époque l’épreuve de feu pour voir si la personne était coupable ou pas. Si elle ne se brûlait pas, Dieu l’avait sauvée, donc elle était innocente et avait le droit de continuer à vivre. Chez la personne jouant avec les frontières de la vie, il peut y avoir une profonde croyance (souvent inconsciente) datant de la prime enfance: je n’ai pas le droit de vivre. Alors elle remet à Dieu la décision sur sa vie ou sa mort. Donc à mon sens, cela s’approche plus d’un suicide inconscient que d’un accident. La quête de jouissance – c’est-à-dire un état de conscience modifié – contient souvent une certaine quête spirituelle pour échapper au réel trop difficile et de rejoindre des états d’âme heureux. Est-ce que cette hypothèse fait sens pour vous et ce que vous savez de lui et de son passé?