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Comment parler aux enfants de la mort à venir d’un parent

Comment parler de la mort prochaine d’une maman, d’un papa a des jeunes enfants ou des ados? Effectivement, dans une famille où il a y des ados avec des parents jeunes, dont un des deux est malade avec une fin de vie rapide, ce qui a été mon cas, j’étais complétement dépourvue.
Un papa qui ne voulais absolument pas que l’on sache qu’ il allait mourir rapidement, le dernier mois il l’a passé à l’hôpital et ne voulait voir que sa maman et moi, (je suis resté jours et nuits près de lui) Il ne pouvait pas  parler de ses souffrances car il était dans un semi coma.  J’avais ma belle-sœur qui a pris mes enfants chez elle et c’est elle qui les  a tranquillement préparé à la mort de leur papa. Mes enfants ont vu leur papa juste avant de mourir.
Il m’avait également demandé de ne pas dire ou se trouverait ses cendres. Tout cela a été très difficile pour moi, pour les enfants et sa mère.
A ce jour, je sais qu’il aurait fallu agir autrement.

Réponse de Lydia

Je vous remercie pour votre importante question.
Evidemment, on ne parle pas de la même manière avec un enfant de 4, 6 ou 8 ans qu’avec un ado.

Pour les  petits enfants j’utiliserais un livre qui parle de la mort d’un animal. A la bibliothèque d’Entrelacs il y en a plusieurs. (« Les aventures de Yumi » ou « Au revoir blaireau » CD + livre et d’autres.) Il faut surtout adapter le langage à leur âge. Il y a aussi une très belle métaphore pour parler de la mort aux enfants: c’est la métamorphose de la chenille qui devient une chrysalide et puis éclot en papillon. Elisabeth Kübler-Ross a beaucoup utilisé cette métaphore après avoir vu dans les baraques des camps de concentration un tas de papillons gravés sur les parois. Les enfants la comprennent immédiatement. 

Avec les ados c’est un peu plus délicat parce qu’ils ont parfois tendance à rejeter le sujet de la mort et les émotions qui vont avec et peuvent même refuser d’en parler. Certains évitent d’aller voir le parent en fin de vie à l’hôpital. Il ne faut rien brusquer ni imposer.
Je leur demanderais d’abord ce qu’ils ont observé durant la maladie de leur maman ou papa et ce qu’ils en pensent et ressentent. Il faut surtout être honnête avec eux, ne pas essayer de cacher la gravité. Si on croit en une vie après la mort, il est clair c’est aidant. Avec les ados on peut parler des expériences de mort imminente, les NDE. La télévision a souvent montré des documentaires là-dessus. Cela facilite de parler de la mort et des phénomènes autour.
J’encouragerais les petits comme les ados à passer un maximum de temps avec leur parent en fin de vie, si son état de santé le permet, à être créatif et de lui faire des dessins ou de lui confectionner des bricolages. On peut plus tard poser ces créations dans le cercueil. Mais je leur donnerais aussi le droit d’être triste ou fâché par rapport à la perte à venir de leur parent et de l’exprimer.

Une chose importante cependant à retenir est que si on souhaite aider les enfants à faire face au destin d’un père ou d’une mère mourante, le parent survivant, lui-même, doit être un modèle et regarder en face la mort à venir de son conjoint et le futur veuvage.

Quant à des directives d’un mourant  qu’on ressent comme injustes, comme interdire de savoir où se trouvent les cendres, ma position est simple: je lui dirais que jusqu’à la mort ses souhaits sont respectables, mais après il appartient aux proches de décider de faire ce qui est bon pour eux et leur travail de deuil. L’après ne lui appartient plus.