Tout d’abord je tiens à te remercier. J’ai eu la chance de t’entendre à L’Elémen’terre en Belgique où j’avais emmené mes filles. Je n’ai qu’un seul regret : ne pas avoir proposé à ma maman de nous accompagner à ta conférence. J’espère de tout cœur que tu reviendras très vite dans le coin.
Après ta conférence, j’ai parlé avec une de mes grandes amies qui a perdu son frère il y a des années. Alors qu’il avait 12 ans, il a eu un accident de vélo suite auquel il est resté trois mois dans le coma. Quand il en est sorti, il a encore vécu une petite dizaine d’années mais comme une plante, sans pouvoir bouger ni parler, dans un institut spécialisé avant de mourir. Mon amie à qui je partageais ce que j’avais compris de ce que tu disais par rapport à la mort d’un enfant, m’a répondu « je veux bien voir et je vois le sens de ce sa mort pour moi et éventuellement pour mes parents, ce que j’ai appris grâce à cette traversée,…mais je ne vois absolument pas le sens pour lui d’avoir encore vécu autant d’années dans un tel état, dans une telle souffrance ».
Je n’ai su que dire et j’aimerais que tu m’éclaires à ce sujet Lydia. D’avance je te remercie et attends impatiemment que tu reviennes à L’Elémen’terre.
Réponse de Lydia
Je te remercie pour ton retour sympathique. Cela fait toujours du bien. Quant à ta question concernant le coma et les 10 ans dans un état végétatif de ce frère, il est clair que je ne peux donner que quelques pistes de réflexion.
D’abord, que savons-nous des états de conscience modifiés appelés « végétatifs »? Que savons nous où ils se promènent en esprit, alors que leur corps est cloué sur place? D’autre part que savons-nous du destin d’une personne handicapée à tel point et ce qu’elle a à apprendre sur terre? Nous sommes bien ignorants sur la vie de l’esprit.
Le peu de choses que nous savons provient des messages reçus lors d’une NDE (expérience de mort imminente) quand l’expérienceur a rencontré un proche décédé qui l’a informé sur sa mort ou les événements la précédant. D’autres informations nous sont parvenues par des travaux en psychophanie qui permettraient de transmettre les messages des personnes emprisonnées dans leur corps. Les messages que j’ai lus concernaient le vécu et les croyances des proches et les enseignaient. Dans les deux cas, les messages avaient une dimension d’évolution psychologique et spirituelle. Mais comme ces sources d’information ne sont pas scientifiques, il faut en être touchés pour y croire.
Je serais très prudente à supposer que leur souffrance est ce que nous imaginons si nous étions à leur place. Ce que je sais des états d’impuissance extrême, comme notamment celui des bébés ou des mourants, est que leur souffrance est d’une part surtout due à notre ignorance et nos états émotionnels affligeants, et d’autre part par notre manque de vraie présence quand nous les manipulons lors des soins. Je crois que c’est à cet endroit que nous avons à progresser le plus lorsque nous sommes en présence d’un malade en état végétatif.
Voilà quelques pistes de réflexion pour ces états aux frontières de la vie. En tout cas, l’égo est incapable d’en percevoir le sens, car tout ce qui est hors de sa compréhension devient absurde et injuste. Seulement une vision spirituelle peut nous faire accéder au sens et une vraie compréhension.