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Témoignage d’une femme atteinte de SLA

« La philosophie de cette association de bénévoles est que d’aider les personnes mourantes, dans la mesure du possible, à faire face à ce qui leur arrive et à en parler, peut être bénéfique pour elles. Etant donné que je sais, par ma propre expérience, que de parler et de partager peut atténuer les angoisses et la solitude qui entourent le mourant, et qu’il est souvent nécessaire que l’accompagnant crée les opportunités pour que ce partage puisse se faire, je ne suis pas en désaccord avec cette philosophie.

Cependant, j’ai toujours été de l’avis qu’il est important que cette démarche ne se fasse pas de plein front. Il est bien mieux d’aborder le sujet petit à petit et de façon oblique, de sorte que le mourant sente que, bien qu’on l’encourage à partager, il maintient le contrôle ainsi que le droit de garder ses pensées pour lui.

Maintenant que c’est moi que l’on aide, je suis surprise de constater combien il m’est important que mes pensées m’appartiennent, au moment où je perds lentement le contrôle non seulement de mon propre corps mais aussi des circonstances extérieures de ma vie. Seul mon esprit reste intact et sous mon propre contrôle.

J’ai le sentiment que je peux avoir confiance que mon accompagnante respectera cette intimité ».