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Peur de ne pas savoir lui dire combien je l’aime

En ce moment je vis une période pas simple : Mon mari est atteint d’un cancer qui le fatigue beaucoup et nous ne savons pas encore comment il pourra être traité. Jeudi il subit une intervention chirurgicale afin d’aller explorer la tumeur située à la racine du poumon… Et j’ai peur… Peur de le perdre, peur de ne pas savoir lui dire combien je l’aime, peur de ne pas entendre qu’il m’aime… peur de ne pas savoir profiter de cette épreuve… Cela me fait du bien de vous le confier, je sais que votre compassion et vos prières nous aideront. MERCI.

Lydia répond:

Je viens d’ouvrir par « hasard » un livre et tombe sur la phrase suivante et j’ai su qu’elle était pour vous: « Il s’agit ici de connaître la peur, de se familiariser avec elle, de la regarder droit dans les yeux – non pour en faire un moyen de résoudre les problèmes, mais pour abandonner complètement nos anciennes façons de voir, d’entendre, de sentir, de goûter et de penser. Il faut savoir que dès que nous commençons vraiment à agir ainsi, nous ne cessons jamais d’apprendre l’humilité. » Pema Chödrön Vous savez avant mon opération du cancer de l’intestin j’avais la chance d’être entourée par des gens qui n’avaient pas peur. Notamment une personne m’a veillée de longues heures, en méditation – c’était si bienfaisant! Les personnes très en souci m’accablaient plutôt et je m’en distançais. Mais quand on est comme vous la personne la plus proche de son mari et qu’on a peur, le mieux est encore d’être sincère et vraie. Surtout n’essayez pas de cacher votre peur, car elle suinterait de toute façon! Dites-lui plutôt que vous êtes désolée de lui peser avec votre inquiétude, mais qu’une petite fille à l’intérieur de vous a très peur de le perdre… Que vous cherchez à la dépasser et de trouver la confiance, même si cela ne vous réussit pas toujours. Alors, il saura que vous assumez votre peur et qu’il n’aura pas en plus à vous rassurer. Il a assez à faire avec lui-même. Ce que vous vivez n’est pas seulement un temps de stress mais aussi de grande intensité amenant une conscience aigue de la VIE. Peut-être avez-vous déjà pu expérimenter, lorsque vous êtes libre de la peur, ne serait-ce que pour quelques instants, combien les sens et leurs perceptions s’ouvrent? C’est le privilège de toute les situations rappelant la proximité de la mort. Car oser faire face à sa vulnérabilité facilite la perception du précieux de la Vie. Jamais je n’ai été aussi vulnérable, mais aussi jamais je me suis sentie autant aimée par la Vie et proche de l’Essentiel que dans ces instants là. La narcose peut bien être la visite d’autres dimensions et non seulement une plongée dans l’inconscience. Aidez votre mari à s’y relier avant