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J’ai beaucoup de peine à lui laisser vivre son autonomie

Bonjour, pour cette première question je me présente: je suis marié, père de 3 grands garçons et infirmier travaillant actuellement en EMS à Genève. La confrontation quotidienne à la fin de vie et une formation en soins palliatifs me semble assurer une certaine « aisance » avec notamment les personnes âgées. Le problème que je vis est par rapport à ma maman qui est âgée de 82 ans. J’ai beaucoup de peine à lui laisser vivre son autonomie et à lui laisser envisager pour plus tard sa fin de vie, me sentant « obligé » d’assumer professionnellement cela auprès d’elle. Depuis 2 mois j’ai fais un break et je ne l’ai pas revue pour lui laisser sa tranquillité. Je sais que cette solution est inadaptée mais j’ai besoin de votre conseil pour avoir du recul dans cette relation et surtout pour changer de regard. Je vous ai rencontrée à Lyon auprès de Bernard Montaud en 1998 et j’ai fais une pré-formation à Art’As qui n’a pas continué. Dans l’attente de votre réponse je vous adresse mes confraternelles salutations.

Lydia répond:

Votre difficulté est de lui laisser son autonomie concernant sa vie et fin de vie. C’est juste de vous soucier d’elle, mais faut de « la prendre en charge » comme on dit dans le jargon, de la materner ou infantilisier. Si une maman a encore sa tête elle peut exprimer ce qu’elle veut. En réalisant votre surengagement, vous avez fait l’erreur de vous retirer complètement. Le tout comme le rien la blessent, mais différemment. Vous avez élevé 3 garçons et là aussi il fallait trouver un équilibre entre surprotéger et laisser une totale liberté. Peut-être votre difficulté est-elle liée à la peur de la perdre? Que cherchez-vous à empêcher par votre surinvestissement?