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Le saut de l’espoir sur l’Everest

sautdelespoirMarc Kopp était déjà atteint depuis plusieurs années de la sclérose en plaque, marchant péniblement, appuyé sur une canne, lorsqu’il est venu en 2007 de sa Lorraine lointaine se former à Entrelacs à l’Accompagnement de la maladie grave et de la fin de vie. Déjà bien handicapé à l’époque, il a néanmoins pris l’avion chaque mois pour venir suivre les 9 sessions en weekend, d’abord pour s’accompagner lui-même, puis avec le but de créer un groupe de soutien pour des personnes atteintes de la sclérose en plaque en Lorraine. C’est ce qu’il a fait et est devenu par ailleurs aussi le président régional de l’association de la SEP. Pour aider les membres de ce groupe à dépasser le malheur de leur maladie, il a organisé des activités, comme par ex. oser un vol accompagné en parapente, puis même en parachute grâce à l’association Handi’care. Et de fil en aiguille, cela a abouti à un défi incroyable: faire un saut en parachute sur le toit du monde pour montrer aux malades que souffrir d’une paralysie progressive ne signifie pas arrêter de vivre et qu’il est possible de transcender la maladie. La vidéo ci-dessous témoigne de cette aventure.

Marc en témoigne: « Ce saut de l’Espoir a été un véritable voyage initiatique, peut-être même mystique. L’expérience de la souffrance, présente au quotidien tout au long de l’expédition, a déclenché en moi un processus qui m’a obligé à me retourner vers mes propres profondeurs. Ainsi, ma souffrance n’a jamais été une situation poussant au désespoir, mais plutôt une possibilité d’accéder à une « Force Agissante » qui m’a permis non seulement de porter mais encore de traverser et de dépasser ma douleur physique et morale. Grâce à elle, j’ai pu aller au bout du bout et réaliser ce « Saut de l’Espoir. »

Malgré les défaillances, les retombements de toutes sortes, j’ai compris qu’il me fallait, à présent, consacrer ma vie à me réjouir de ma liberté et témoigner auprès du plus grand nombre, du drame de l’être humain aux prises avec la maladie, de l’être que la souffrance désagrège mais qui s’élève de plus en plus, réalisant que si notre être extérieur se détruit, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour…
Je parle d’un voyage mystique, car au moment d’arriver au sol, il n’y avait plus de vent, la météo venait de changer. Sans vent, à plus de 5000 m, nous sommes arrivés comme des fusées. Nous aurions pu y laisser notre vie. Mais le Ciel en avait décidé autrement. J’ai été hospitalisé pendant 24h sous oxygène pour retrouver des forces et faire les examens d’usage. A l’atterrissage sur la Drop Zone, j’étais comme sans vie, épuisé par toute l’énergie qu’il m’avait fallu déployer. La joie ne m’a jamais quitté, je n’étais pas seul, mon ange veillait sur moi.

Mais le miracle a eu lieu, je suis sorti assez vite de l’hôpital et du coup j’étais disponible pour tous les médias qui voulaient interviewer cet handicapé qui avait volé au-dessus du toit du monde. Il y a eu une déferlante médiatique (en direct sur RTL avec Marc-Olivier FOGIEL, en direct comme invités du jour dans le magazine de la santé avec Michel CYMES et Marina CARRERE D’ENCAUSSE, en direct sur le plateau de la chaine TV Mont Blanc, chez Michel Drucker… etc).

J‘ai pu expérimenter que notre être intérieur était indestructible. Ce trésor est un bien commun que nous autres, abîmés de la vie, partageons souvent sans le savoir. Faire prendre conscience de cette « Force Agissante » aux personnes malades lors de conférences devant les réseaux de soins, est la récompense ultime de ce défi hors du commun. Le message est reçu 5 sur 5 et les personnes handicapées prennent conscience que l’on peut être un malade heureux détenteur de ressources insoupçonnées, le bonheur s’inscrit sur leurs visages… nous sommes en symbiose. »