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Suicides bouleversants de plusieurs jeunes

Question du 5 juin 2017 :
Elue d’une commune de la vallée des A. où nous déplorons durant ces derniers mois plusieurs suicides de jeunes (18 et 30 ans), nous envisageons une action, afin d’une part de briser la chape de silence et de honte qui entoure ce phénomène, et d’autre part, d’apporter une aide aux personnes endeuillées. Une conférence avec Lydia Muller est-elle envisageable, et dans quelles conditions? Merci de votre retour.

Réponse de Lydia :
Je suis touchée par votre demande, le suicide est un tel traumatisme qui nécessite réellement d’être traité avec soin. De toute façon, le deuil est un réel problème encore très mal géré. Les gens ayant perdu le lien avec les rituels du passé ne savent plus exprimer leur souffrance qui est noyée trop souvent par les antidépresseurs.
Je suis tout à fait disposée à donner une conférence à votre convenance. En ce qui concerne mes honoraires, je demande ici normalement CHF 400.- ce qui correspond au change actuel à 365 euros, plus le déplacement en train 2e/carte sénior. Je suis prête à adapter mes honoraires selon vos moyens, à discuter. L’argent n’est jamais le plus important. Pourrais-je savoir les raisons supposées des suicides (économiques, affectives… ?)

Suite de la question
C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai pris connaissance de votre mail, dont le ton si profond m’a, au plus fort bouleversée, et en tous cas beaucoup touchée. J’ai une amie que vous avez accueillie au sein de vos formations et qui a assisté à vos conférences. S’agissant du suicide de L. (19 ans) qui a eu lieu le dimanche de la Fête des Mères, il s’agit du fils d’une amie. De plus, L. formait, notamment avec mon fils (21 ans), un groupe de jeunes, plein de vie, des « bout en train », passionnés de ski de fond, de moutons, de fêtes et de traditions locales, croquant la vie par les deux bouts, dans des milieux familiaux stables, confortables, … et bénéficiant d’une chouette qualité de vie dans notre magnifique région. Donc, aucune raison supposée de se suicider ?!!! ce qui fait encore plus mal pour la famille et les copains/copines. Lors de la sépulture, j’ai vu cette centaine de jeunes en chemise noire de 15 à 20 ans, en « lambeaux », errant éperdument dans le cimetière, croulant sous le chagrin, le désespoir, l’impuissance face à cette violence dont ils sont à la fois les témoins et les victimes…sans rien comprendre du tout de ce qui se passe. Car il n’y a surement rien à comprendre… mais peut-être quelque chose à apprendre. Voilà pourquoi je m’adresse à vous. Je souhaiterais que nous, pouvoirs publics, puissions mener une action, afin de crever l’abcès sur ce sujet tabou… parler, en parler, c’est déjà un premier pas, je crois. Avez-vous des idées sur la façon dont nous pourrions agir, ou des conseils pour éclairer ces zones d’ombres et de vide, nobles et durs attributs de notre condition humaine ?

Suite réponse de Lydia :
Dans un premier temps j’aimerais vous transmettre quelques suggestions de livres autour du thème du suicide. Je recommande Christophe Fauré en premier « Après un suicide d’un proche » Ed. Albin Michel, comme aussi son autre livre « Le deuil au jour le jour ». Sur le lien http://www.psychologies.com/Moi/Epreuves/Suicide/Livres/Apres-le-suicide-d-un-proche vous trouvez quelques suggestions. Dans un 2e temps des groupes de parole, une table ronde, une conférence pourraient s’avérer utiles dans les classes des jeunes, dans les communes… Il faut, comme vous dites justement,  parler, donner la parole, essayer de faire sens.

Suite Question
Et merci pour votre présence… même si elle se confond avec l’adresse mail ou l’enveloppe d’une boite de messagerie. Je continue mon petit bonhomme de chemin sur la voie qui nous rassemble. J’ai acheté le livre de Christophe Fauré pour la maman de L. ainsi que d’autres ouvrages que je possédais déjà. Il semble que les mots arrivent à panser d’autres maux… et c’est tant mieux. Je partage du temps avec la famille et je laisse mûrir mon projet. Je suis aujourd’hui certaine du bien-fondé de mes idées et bien déterminée à aller au bout de mes convictions. Et j’aurai ainsi un jour le plaisir de vous rencontrer.