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Quand les défunts se manifestent

Question du 18 novembre 2017

Connais-tu Evelyn Elsaesser? J’ai écouté cette dame dans l’émission en lien ci-dessous. Je trouve ses recherches parues dans Quand les défunts se manifestent, Éditions Exergue, très aidantes dans une période de deuil.  La connais-tu ?
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/egosysteme/9017654-quand-les-defunts-se-manifestent-04-11-2017.html

Déjà avant le décès de B., j’ai eu plusieurs fois la sensation que sa maman, décédée une année avant, était dans sa chambre. Je n’ai rien dit mais j’en étais presque sûre, et puis un jour B. me demande : Qui est cette dame assise près de la table ? c’était un peu en face de son lit. Je ne sais plus comment nous sommes arrivés à dire que c’était peut-être sa maman, mais j’ai assisté alors à une réconciliation entre eux. B. lui en voulait beaucoup pour différentes raisons. Et il l’a entendue lui dire des mots très tendres concernant sa naissance qui avait été difficile car il était un gros bébé, mais qu’ensuite il était sa joie. B. murmurait ces mots en italien, c’était clairement les mots de sa maman qu’il murmurait, il était heureux et tellement touché par cette douceur. Je suis sûre qu’elle venait pour l’accompagner, pour le rassurer.
Et puis le surlendemain de son décès, j’étais seule à la maison, sous le choc évidemment et presque toute la journée, j’étais étrangement paisible, je sentais B. à mes côtés, c’était doux, très difficile à décrire, mais je me suis sentie très entourée et plusieurs fois je me disais que vraiment la mort n’existait pas, puisque je le sentais là avec moi, si proche, j’étais hyper tranquille, en paix. Le chagrin et la révolte sont venus après… En fait il m’arrive assez régulièrement de percevoir sa présence, dans des moments où je ne pense pas forcément à lui, comme des clins d’œil, toujours très tendres. Hier soir en sortant un poulet au citron du four, je l’ai senti ou entendu une fraction de seconde, qui disait « wow ça a l’air bon », vraiment comme un clin d’œil.
Après je ne sais pas si parfois je m’invente ces perceptions, peut-être, mais je ne crois pas. C’est si mystérieux et si incroyable pour mon petit cerveau, mais mon cœur me dit que c’est vrai. Je crois qu’il m’aide beaucoup, comme s’il avait emporté avec lui des parts de moi difficiles à vivre comme certaines peurs.
Et puis certaines fois je suis encore en colère de ne plus pouvoir le voir, mais ce sentiment s’estompe petit à petit. J’étais aussi très en colère contre moi de n’avoir pas été avec lui les derniers instants de sa vie sur terre. Je voulais aller le voir aussi ce jour-là et je n’y suis pas allée, écoutant les injonctions de mes parents qui me disaient « quand même tu ne peux pas y aller tous les jours, tu es épuisée », et d’autres qui me disaient de penser à moi. C’est idiot dans ces circonstances en fait, et il est parti cette nuit-là, vers 2 heures du matin. Je ne serais pas forcément restée la nuit, mais je m’en suis voulue d’abord de l’avoir abandonné au dernier moment, et puis de n’avoir pas écouté mon intuition qui me disait de retourner à l’hôpital.
Je pleure encore en écrivant cela mais ça passe, je sais que rien n’est fini, et ces sentiments qui me sont inspirés sont d’une douceur indescriptible. Je suis sûre qu’il m’aidera encore, quand la mort approchera de nouveau.
Voilà… je ne pensais pas m’épancher autant mais ça fait du bien 🙂 Merci de ta présence subtile, ton livre accompagne un de mes amis proches qui fait des allers-retours incessants jusqu’au Tessin pour accompagner son papa en fin de vie, j’espère qu’il pourra y trouver un soutien, ces moments sont tellement difficiles.

Réponse de Lydia :

Oui, je connais Evelyn, c’est devenue une amie. Je l’ai déjà mentionnée dans mon livre concernant les NDE négatives et son dernier livre est aussi très utile, j’en suis sûre.
Je te remercie pour ton beau témoignage. En effet, ne doute pas de ce que ton cœur sait et la tête dément. Je trouve aussi magnifique ce que tu dis de la maman de B. et qu’il ait pu recevoir son accompagnement et la réconciliation durant sa mourance. Alors lâche tes reproches contre toi-même, car il n’est pas mort seul! Nous ne mourons jamais seuls, des êtres de l’autre monde ont la tâche d’accompagner la transition !
Par contre, comme tu sais que tu n’as pas écouté ton cœur mais ta raison et les arguments des autres, prends-le comme une interpellation pour que plus jamais tu ne te laisseras détourner de ce dont tu as l’intime conviction de devoir faire!