Question du 28 juillet 2016 :
J’ai souvent pensé à toi et cette fois j’ai besoin de ton aide. Je suis venue en urgence en Serbie. Ma mère a été hospitalisée pour l’accélération de son cœur (pouls trop rapide), dans l’hôpital de la petite ville où elle est. Cet hôpital est réputé pour un réel manque de sérieux et de moyens aussi. Beaucoup d’infirmières sont arrogantes et stressées et les médecins peu nombreux et très indisponibles. Personne ne peut vraiment suivre les dossiers des patients…
L’état de ma mère était incroyablement bien, positive, paroles très claires, contente de l’été, etc.
Une fois le rythme cardiaque calmé, la dame qui la garde la retrouvée dans l’hôpital avec douleurs au ventre, forte diarrhée et état psychotique assez grave, certaines paroles compréhensives et de nombreuses non.
Ce soir, en arrivant de Suisse, je l’ai trouvée enflée, droguée par les médicaments, attachée et j’ai pu comprendre ses paroles suivantes : « c’est triste,… libérez-moi, …ils vont me tuer »,…. Puis des plaintes incessantes, soupirs à voix hautes, pâle, impossible d’ouvrir les yeux, agitée, fatiguée, mais a prononcé mon nom et celui de mon frère (elle nous avait reconnus). J’ai pu constaté les mêmes symptômes qu’au moment de sa première attaque cérébrale en Suisse.
Demain matin, nous allons rencontrer la Dr qui s’occupe d’elle et espérons qu’elle va nous parler clairement car ils sont tous stressés. Nous voulons la sortir de là, la ramener à la maison ou dans un établissement privé.
Ma question est : est-ce possible que ce trouble cognitif ou psychotique (je ne sais comment l’appeler) souvienne d’un coup ? Qu’en penses-tu ? C’est juste un conseil et je sais bien que tu ne peux savoir précisément, vu que tu ne connais pas l’ensemble de la situation (comme moi d’ailleurs). Ils ont changé certains médicaments et il peut y avoir mille raisons, j’ai l’impression.
Je lui ai parlé doucement: « c’est triste tu as raison. Je reconnais bien. Demain, nous essayerons mon frère et moi de voir la Dr et de te sortir d’ici. Je comprends que tu veuilles t’en aller. » (car elle fait les mouvement de se lever et partir). Je l’ai massé un peu, lui dit doucement que tout passe. La douleur aussi. Et lui ai demandé si elle voulait partir de cet hôpital ou quitter la vie. Mais elle n’a rien répondu. Je suis aussi restée à lui tenir la main juste.
Est-ce que tu as des conseils à me donner par rapport à mon attitude vis à vis d’elle, des médecins, etc. Je te serai infiniment reconnaissante.
Réponse de Lydia :
Oui, c’est possible qu’un état confusionnel puisse arriver d’un coup. Les raisons peuvent être une atteinte cérébrale, un état semi comateux, un dosage incorrect des médicaments ou des erreurs de médicament, mais parfois aussi lorsqu’il y a dissonance entre ce que disent/pensent les médecins/soignants d’une part, les proches d’autre part et ce que ressent le patient.
Ton attitude me paraît tout à fait adéquate. Tu as accueilli ce que disait ta maman et l’as validé, tu l’as rassurée. Continue à la rassurer et entourer, il se peut qu’elle soit en train de quitter ce monde. Cela me semble juste de la ramener à la maison. Essaie de questionner les médecins sans accusation, en gardant le calme et d’explorer les options. Remercie-les pour ce qu’ils font.